Mamadou, artisan de sa réussite : un parcours inspirant de Dakar à l’industrie française
Mamadou fait partie des jeunes recrues de RHD. Depuis, 18 mois, il y officie en tant que contrôleur qualité. Comme souvent, son parcours représente une source d’inspiration. Il incarne aussi un des multiples visages de l’industrie.
Mamadou possède un visage juvénile aux traits fins. Il parle d’une voix douce et se montre assez prudent dans chacune de ses réponses. En effet, il affirme qu’il est difficile de parler de soi-même. Mais, au fur et à mesure de l’entretien, un lien se tisse. Ce natif de Dakar, au Sénégal, est l’aîné d’une fratrie de cinq. Deux petits frères et trois petites sœurs dont il avoue être très proche. Étonnement, il n’a pas les 25 ans qu’on lui donnerait. En réalité, il est âgé de 42 ans, père de deux ans enfants de 13 et 18 ans et arrivé en France en 2010. Son parcours industriel l’a conduit, un chemin naturel pour lui, chez RHD. Mamadou Moustapha Mbow y occupe le poste de contrôleur qualité
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Premiers pas dans le métal
Bien avant de s’assurer de la qualité des ressorts produits, Mamadou côtoie déjà les métaux dans sa prime jeunesse. Après avoir quitté les bancs de l’école, il rejoint son père pour travailler avec lui dans sa bijouterie. Il garde un souvenir ému de cette période : « Je garde un très bon souvenir de cette bijouterie familiale. Mon père vivait dans cette boutique et j’adorais travailler avec lui ». À son décès, ses petits frères reprennent l’affaire. Il ne souhaite pas continuer dans cette voie, et en profite pour changer de métier.
Il rêve d’une carrière militaire, un métier qu’il a idéalisé, de son propre aveu. Son premier contact avec l’armée lui confirme que cette profession ne lui correspond absolument pas. Qu’à cela ne tienne, il va mettre à profit sa passion pour la menuiserie et l’ébénisterie. Mamadou admire ce métier depuis l’enfance. Au Sénégal, il se forme « sur le tas » et suit un apprentissage. À l’issue de ces formations, l’homme travaille comme menuisier et se spécialise même en menuiserie métallique.
Mamadou tente l’aventure en France
La menuiserie métallique, au Sénégal, offre des perspectives limitées. Il se dit qu’il peut proposer son savoir-faire et son expérience en France. À son arrivée, il se heurte aux contraintes administratives : pas de diplôme, pas d’embauche. Mamadou résume : « Donc si je voulais continuer mon activité en France, il me fallait un diplôme ou une formation spécifique, mais je n’avais pas les ressources pour les entreprendre ».
Les opportunités d’emploi existent, il suffit de savoir les saisir. « Et, c’est comme ça que je suis parti travailler dans la restauration », lâche-t-il. Il débute à la « plonge ». Son énergie et sa motivation poussent la direction du restaurant qui l’emploie, à lui offrir une formation. Il s’agit de devenir commis de cuisine. Mamadou va occuper ce poste pendant cinq ans.
Puis à un moment donné, il décide de quitter cet emploi, car les horaires l’empêchent de profiter de ses enfants. Pourtant, il reconnait que ce job lui plaisait beaucoup. Mais, son attachement à la famille s’avère le plus fort. Il explique : « Mes enfants, je ne les voyais pas du tout : lorsque je partais, ils étaient déjà l’école et quand je rentrais, ils dormaient. ».
Une bifurcation dans l’industrie
Attentif aux secteurs en tension, Mamadou s’oriente alors vers l’industrie. Il entame une nouvelle carrière chez Renault, comme agent de production. Il y reste trois ans. Après quoi il embauche chez Bonna Sabla, spécialiste du béton industriel préfabriqué. Il travaille en tant que pontier à la fabrication des moules de tunnels et de leurs voussoirs.
Après un séjour express au Sénégal, pour régler quelques affaires urgentes, il revient en France et retrouve aussitôt un poste. Il endosse le rôle d’agent de production chez Flex N Gate, entreprise du val d’Oise spécialisée dans la fabrication de pare-chocs. Il y contrôle la qualité des produits, signale les défauts et effectue les retouches nécessaires.
Au bout de deux ans, l’entreprise lui fait une proposition qu’il refuse. Mamadou ne voulait pas « cumuler les CDD, j’ai préféré trouver une solution plus pérenne » argumente-t-il. Son agence d’Intérim l’envoie chez RHD où sa mission de contrôleur qualité se transforme en CDI.
Le contrôle qualité : des défis au quotidien
Mamadou exprime une envie d’apprendre et une recherche pour s’améliorer sans cesse. Le contrôle qualité a façonné son parcours que ce soit chez Flex N Gate, pour les pare-chocs ou pour les pièces chez Renault. Donc, quand on lui a proposé un poste au contrôle qualité chez RHD, il n’a pas hésité. Chaque jour, il relève les défis particuliers liés aux ressorts qui demandent beaucoup de minutie.
Il apprécie l’autonomie que lui confère RHD : « Je n’ai pas droit à l’erreur, car je suis seul à contrôler. Dans mes postes précédents, il y avait toujours des personnes qui contrôlaient derrière moi. Là, ça m’oblige à redoubler de vigilance et ça me plaît ». Par ailleurs, il aime beaucoup transmettre ce qu’il sait. Former des gens s’avère très plaisant. À chaque fois qu’on lui demande, il le fait avec plaisir. Et, glisse avec une once de malice : « Pas plus tard que la semaine dernière, j’avais quelqu’un à former ».
Des valeurs simples pour une vie en harmonie
Mamadou cultive trois valeurs : la famille, le respect et la religion. Comme la plupart des Sénégalais, il respecte les fêtes religieuses musulmanes comme la fête du sacrifice ainsi que la fête de la fin du ramadan. Lorsqu’on lui parle de ses principes de vie, il détaille : « Il faut être bien avec tout le monde grâce au respect et puis la famille, pour moi, la famille, c’est tout ! ». Sa mère ainsi que ses frères et sœurs vivent toujours au Sénégal, mais malgré la distance, un lien solide les relie. Même si depuis son installation en Île-de-France, Mamadou ne compte que trois séjours à Dakar.
Sa philosophie s’inscrit dans la pensée déterministe : « Tout est écrit dans la vie ». Pour lui, on ne peut rien y changer. Et, il affirme son propos : « Je crois que tout ce qui m’arrive doit m’arriver ». Pour le moment. Mamadou se dit satisfait de la tournure des évènements. Ce contexte favorable, il doit aussi grâce à sa principale qualité : sa sociabilité. Il n’a aucun problème avec personne et sait garder son calme en toutes circonstances.
RHD propose un cadre de travail agréable
Spontanément, Mamadou évoque la bonne ambiance qui règne chez RHD et qu’il apprécie particulièrement. En effet, il a connu et déteste les climats tendus. Il explique : « Quand tu travailles dans ce genre de climat, après ta journée de travail, tu rentres énervé à la maison ». Il explique qu’en restauration ou en cuisine, tu es toujours stressé. Et, quand tu rentres à la maison, tu n’as même pas envie de parler. Bref, tu ramènes du stress à la maison. Sa politique : si mon lieu de travail me déplait, je pars.
Chez RHD, c’est la bienveillance, un mot galvaudé, qui domine. Mamadou apprécie cette ambiance un peu familiale. Il trouve que Stéphane Mauduit (PDG) et Sophie Pelleau (RRH) se rendent disponibles facilement. On peut les voir à n’importe quelle heure. Et, c’est une bonne chose. Cette situation contraste fortement avec ce qu’il a connu dans de grands groupes.
Le temps de concrétiser ses rêves
Durant son temps libre, il s’adonne à la musculation, de façon quasi quotidienne. Il commente : « Après le travail, je dors un peu, je me réveille et hop, direction la salle de sport ». Le football et le basketball appartiennent au passé, car le temps lui manque pour pratiquer ces sports collectifs. En effet, le reste de son temps libre, il le consacre à sa femme et à ses enfants : sa fille collégienne et son fils, lycéen, dès qu’ils rentrent de leurs établissements. Un fils ainé dont la naissance l’a profondément marqué : « C’est quelque chose qui est… qui est incroyable ! Quand tu dis que tu as un enfant ».
Mamadou a aussi besoin de temps pour voir ses rêves, en suspens, devenir réalité. Il espère obtenir la nationalité française, mais ajoute qu’il n’a pas encore entamé les démarches. Aussi, l’homme veut acheter une maison en France, parce qu’il en possède déjà une au Sénégal. Enfin, il aimerait progresser dans son travail : « Même si j’occupe un bon poste, avoir plus de responsabilités et un meilleur salaire ». Mais, sa grande fierté, c’est sa famille.